léléphant ahmed en Côte d’Ivoire et au Kenya – son histoire

Le février 2, 2024 , mis à jour le mai 28, 2024 — Éléphant - 5 minutes de lecture

 

L’image majestueuse de l’éléphant, avec ses grandes oreilles et sa démarche paisible, éveille souvent en nous un sentiment de respect et de fascination. Pourtant, au-delà de ce tableau idyllique, les histoires d’Ahmed le Kenyan et d’Hamed l’Ivoirien nous révèlent des réalités plus complexes de la vie des éléphants en Afrique et les défis de cohabitation avec les êtres humains. Cet article se propose de tresser les récits de ces deux pachydermes emblématiques, tous deux symbolisant à leur manière la grandeur et les tragédies de leur espèce.

Ahmed, l’éléphant légendaire

Information Détail
Date de naissance Vers 1919
Lieu de naissance Mont Marsabit, Kenya
Président qui l’a protégé Jomo Kenyatta
Période de surveillance 1970 – 1974
Nombre de gardes 21 à 52
Date de décès 1974
Âge au moment du décès 55 ans
Défenses Entre 2,9 et 3 mètres de long, chaque défense pesant environ 60 kg
Exposition actuelle Musée national du Kenya, Nairobi
Taxidermiste Wolfgang Schenk

 

Ahmed du Kenya : Le “Roi de Marsabit”

L’Ascension à la Célébrité

Ahmed est l’un des éléphants les plus célèbres du Kenya et peut-être même d’Afrique. Né vers 1919 dans la région du mont Marsabit, il a gagné sa renommée grâce à la longueur impressionnante de ses défenses qui raclaient presque le sol. Son statut exceptionnel de “roi de Marsabit” a émergé dans les années 1960, lorsque des randonneurs l’ont découvert et qu’il est devenu une sensation médiatique, stimulant la fascination du public et l’intérêt des hautes sphères politiques.

Protection Présidentielle

En 1970, alarmé par les risques de braconnage que courait Ahmed, le président kényan de l’époque, Jomo Kenyatta, a pris la décision sans précédent de le placer sous une protection armée continue. Cet acte de conservation a mis Ahmed sous les feux des projecteurs internationaux et a élevé son statut à celui d’une icône nationale. Grâce à cette protection, Ahmed est mort de cause naturelle en 1974, évitant ainsi le sort cruel que le braconnage aurait pu lui réserver. La protection des éléphants en Afrique est un sujet pris très au sérieux.

L’Héritage d’Ahmed

Le “roi de Marsabit” est conservé au Musée national du Kenya, où une réplique grandeur nature érigée devant le musée rappelle aux visiteurs l’importance de la conservation de la nature. Wolfgang Schenk, le taxidermiste qui a travaillé sur sa conservation, a veillé à ce que sa grandeur reste témoignage pour les générations à venir.

Hamed de Côte d’Ivoire: Symbole de Coexistence Délicate

De l’Affection à l’Agressivité

À des milliers de kilomètres de là, un autre éléphant a gagné une notoriété, celle-ci plus conflictuelle. Hamed, un éléphant de Côte d’Ivoire, a d’abord suscité la sympathie des résidents de Guitri, qui l’ont surnommé ainsi. Initialement, Hamed était perçu comme inoffensif et joueur, mais en grandissant sur des territoires humanisés, il est devenu de plus en plus agressif et destructeur.

Conflits et Conséquences

L’éléphant ivoirien a causé d’importants dégâts matériels, des perturbations dans la vie quotidienne, et a même développé un goût pour l’alcool, rajoutant un niveau de complexité à sa gestion. Les efforts pour le placer dans un environnement approprié ont été mis en place afin de garantir la sécurité tant de l’animal que des communautés humaines voisines. Malgré plusieurs tentatives pour l’éloigner des zones habitées, Hamed a continué à s’échapper et à revenir, soulignant les défis que représentent la cohabitation et la conservation des espèces sauvages.

Réflexion sur la Conservation

Les histoires d’Ahmed et de Hamed ne sont pas de simples anecdotes, elles reflètent des thèmes largement présents à travers toute l’Afrique où hommes et éléphants doivent partager des territoires toujours plus disputés. Les éléphants requièrent de grands espaces pour vivre, et leur présence en des lieux humanisés n’est pas sans conséquence. Leur protection soulève des questions éthiques et pratiques pour la conservation de la faune.

Les Leçons à Tirer pour l’Avenir

Les récits d’Ahmed et de Hamed nous offrent des leçons cruciales pour l’avenir de la conservation des éléphants en Afrique. Ahmed nous enseigne que des mesures proactives et exceptionnelles peuvent sauver des individus emblématiques de l’extinction, inspirant ainsi des générations et attirant l’attention mondiale sur l’importance de la conservation. En revanche, l’expérience avec Hamed met en lumière les défis quotidiens et pratiques de la coexistence entre les éléphants et les communautés humaines. Elle souligne l’importance d’élaborer des stratégies de gestion des territoires qui prennent en compte à la fois les besoins des animaux et la sécurité des populations locales. Ces deux histoires montrent que la protection des éléphants ne peut être efficace qu’avec une approche holistique, intégrant protection stricte, éducation des populations et développement de solutions innovantes pour minimiser les conflits homme-faune.

Conclusion

En contemplant les histoires d’Ahmed et Hamed, il est clair que le parcours des éléphants africains est parsemé de défis et d’admirations, de conflits et de célébrations. Ces récits nous rappellent notre responsabilité envers ces créatures majestueuses et la nécessité d’une coexistence harmonieuse entre la faune sauvage et les communautés humaines. En protégeant des individus comme Ahmed et en cherchant des solutions pour les éléphants comme Hamed, nous prenons des mesures précieuses pour la conservation globale de ces symboles vivants de la nature africaine.